Les refus de la maternité
L'avortement, la contraception et les filles-mères à l'épreuve du droit canonique et du droit séculier (XIIe - XIXe siècle)
- Collection : 54
Cette recherche analyse les enjeux juridiques, religieux et sociaux liés aux pratiques anticonceptionnelles et à la maternité hors mariage en France, du bas Moyen Âge au XIXᵉ siècle. L’auteure part du rôle central de l’Église catholique dans la régulation de la sexualité féminine et de la procréation, rôle qu’elle met en perspective avec des scandales contemporains ayant ravivé son intérêt pour ces questions. L’objectif est de comprendre comment le droit canonique et le droit séculier ont encadré, sanctionné ou toléré les stratégies féminines de refus de maternité.
La première partie retrace l’influence du droit canonique entre le XIIᵉ et le XVIᵉ siècle. Elle montre comment le mariage et la maternité constituent les piliers de la définition ecclésiale de la femme, tandis que toute pratique anticonceptionnelle relève du secret, de la magie ou de la sorcellerie. L’auteure rappelle également le poids des théories médicales antiques et les débats théologiques sur l’animation de l’embryon, qui façonnent la perception morale et juridique de l’avortement. La seconde section révèle la manière dont les théologiens ont progressivement imposé un contrôle strict sur la sexualité féminine, malgré l’absence de définition univoque du péché et du délit en matière de contraception ou d’avortement.
La deuxième partie examine l’emprise croissante du pouvoir séculier entre le XVIᵉ et le XIXᵉ siècle. Sous l’impulsion royale, la procréation devient une affaire d’État, illustrée par l’édit d’Henri II sur la déclaration obligatoire de grossesse. Malgré des pratiques variables selon les régions, les femmes restent au cœur des soupçons, tandis que les débats religieux sur le statut du fœtus se prolongent. À l’époque moderne, l’interdiction morale demeure forte, mais la contraception conjugale devient progressivement tolérée, contrairement à l’avortement, de plus en plus réprimé. La Révolution et l’Empire réaffirment le rôle central du mariage, renforcent le contrôle de l’État sur la maternité et criminalisent l’avortement, tout en maintenant une vision profondément nataliste. Au XIXᵉ siècle, les préoccupations démographiques et le poids du catholicisme resserrent encore les contraintes pesant sur les mères célibataires, les sages-femmes et les pratiques de limitation des naissances.
L’idée maîtresse de l’ouvrage réside dans la mise au jour du rôle déterminant de l’Église, puis de l’État, dans la construction d’un contrôle continu de la maternité. Parmi ses points forts : la richesse des sources, la variété des textes mobilisés, et une analyse fine des continuités et ruptures entre normativité religieuse et législation séculière.
- Propos introductifs
- Première partie : De la compétence quasi-exclusive du droit canonique en matière de pratiques anticonceptionnelles et de maternité hors du mariage
- Chapitre 1- Vers une approche anthropologique du corps de la femme
- Chapitre 2- Le combat de l'Église contre les funestes secrets
- Chapitre 3- Le refus de la maternité à la croisée des chemins du droit canonique, de la médecine, de la théologie et de la philosophie proche-orientale
- Chapitre 4- La mainmise des théologiens sur la sexualité de la femme
- Chapitre 5- Les juges ecclésiastiques à la barre
- Deuxième partie : L’avènement du pouvoir séculier
- Chapitre 6- Le Roi, garant des bonnes mœurs familiales ou la soumission de l’Église au pouvoir séculier
- Chapitre 7- La réception des règles juridiques dans la société
- Chapitre 8- Le droit face à la Révolution française
- Chapitre 9- Le xixe siècle, entre conservatisme et révolution malthusienne
- Conclusion
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: Dans cet ouvrage, il s'agit d’appréhender les relations qui existent entre le droit, séculier et canonique, et la volonté des femmes de maîtriser leur maternité. Depuis le XIIè siècle et l’élaboration d’un véritable corpus juridique, le corps des femmes et leur capacité à enfanter est strictement encadré : les femmes ont le devoir de procréer...
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TitreLes refus de la maternité
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Sous-titreL'avortement, la contraception et les filles-mères à l'épreuve du droit canonique et du droit séculier (XIIe - XIXe siècle)
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ÉditionPremière édition
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Collection54
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ISSN22679987
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ÉditeurÉditions de la Maison des sciences de l'homme, Paris
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Éditeur originalÉditions de la Maison des sciences de l'homme, Paris
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BISAC Classifications thématiquesHIS058000
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Public viséSans restriction
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CLIL (Version 2013)3081 Sciences sociales, 3089 Histoire sociale, 3262 Histoire du droit, 3356 Histoire des religions, 3383 France
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Classification thématique ThemaNHTB
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Date de première publication du titre16/04/2026
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SupportLivre broché
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ISBN-102-7351-3120-3
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ISBN-13978-2-7351-3120-4
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GTIN13 (EAN13)9782735131204
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Date de publication16/04/2026
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Nombre de pages de contenu principal350
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Format15 x 23 cm
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Prix20.00 €