La conclusion d’une histoire politique nécessaire des Séparations des Églises et de l’État
Les Éditions de la MSH et la Fondation Maison des Sciences de l’Homme sont heureuses de vous proposer une soirée de présentation du dernier tome de la trilogie La loi de 1905 n’aura pas lieu de Jean Baubérot, L’Église catholique “légale malgré elle” (collection “54“), en librairie le 14 mars 2024.
Cette séance des Livres en dialogue sera l’occasion de recevoir l’auteur de l’ouvrage, Jean Baubérot, en compagnie de Mazarine Pingeot.
À l’issue de cette rencontre, vous aurez la possibilité de poser toutes vos questions à notre invité. La rencontre sera suivie d’un moment de convivialité.
L’ouvrage
Le 9 décembre 1905, la loi de séparation des Églises et de l’État est promulguée. Si les deux premiers tomes de cette fresque historique ont dévoilé les difficultés menant à cette étape cruciale, ce troisième volet montre à quel point promulgation et validation ne riment pas toujours.
De nombreux prélats catholiques déclarent le 1er janvier 1906 « jour de deuil », date à partir de laquelle « Dieu n’existe plus ». Alors que les motifs d’inquiétude surgissent – la fin du « service public des cultes » et donc de leur financement par l’État, les inventaires des biens d’églises vécus comme une « spoliation » –, le pape choisit la résistance, condamnant successivement toutes les dispositions légales que l’État désire mettre en place pour l’exercice des cultes, et désavoue les évêques français. Le peuple, lui, semble avoir accepté la loi, les élections législatives de 1906 étant un nouveau succès pour la majorité sortante de gauche.
Le recours à une histoire contrefactuelle (« ce qui serait arrivé si… ») montre comment des situations en apparence inextricables ont pu être dénouées par une stratégie d’esquive qui rend l’Église catholique « légale malgré elle ». Renouvelant une historiographie trop lisse, ce troisième tome donne à lire les efforts d’un trio politique éclatant – Georges Clemenceau, Jean Jaurès et Aristide Briand – pour éviter une « guerre religieuse » résultant d’une « victoire excessive », et permettre à la République d’obtenir une victoire durable car pacificatrice.
Nos invité.e.s
Jean Baubérot est historien et sociologue, spécialiste reconnu de la laïcité. Docteur en histoire et docteur en lettre et sciences humaines de la Sorbonne, il est également docteur honoris causa de l’Université de Bruxelles. Président d’honneur de l’École Pratique des Hautes Études, Jean Baubérot est professeur honoraire de la chaire “Histoire et sociologie de la laïcité” de l’École Pratique des Hautes Études (EPHE). Il a fondé et encadré plusieurs organismes de recherche sur la laïcité et est intervenu sur ce sujet dans de nombreux pays en Amérique du Nord, au Japon, en Europe, etc.
Mazarine Pingeot est normalienne, agrégée et docteure en philosophie. Elle enseigne actuellement à Sciences Po Bordeaux. Autrice de plusieurs romans et essais, son dernier ouvrage, Vivre sans : une philosophie du manque, est en librairie depuis le 24 janvier aux éditions Flammarion.