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Laisser partir Euthanasie, l’exception Explorez les critiques, les analyses et les réactions de la presse autour de l’ouvrage Laisser partir ...
L’euthanasie ou le suicide assisté sont proscrits en France. Mais endormir profondément un patient en fin de vie pour qu’il ne se réveille plus jamais est légal (Claeys-Leonetti, 2016). Il appartient à un collège de médecins d’en juger.
C’est la réponse qui avait été donnée le 20 mai 2019 à Vincent Lambert, ce jeune homme plongé dans un coma végétatif qui dure depuis plus de 10 ans. Mais la cour d’appel en a décidé autrement. Pourquoi la justice peut-elle s’opposer à une décision médicale ? En motivant sa décision sur le droit fondamental à la vie. Mais de quelle vie parle-t-on quand le patient est en état neurovégétatif depuis de longues années ?
Dans son ouvrage, Philippe Bataille revient sur l’histoire de ce grand vide médico-légal à l’origine de souffrances tant individuelles que familiales.
Parce que la loi Claeys-Leonetti (2016) ne tranche pas sur les cas limites, dont le nombre est extrêmement minoritaire, ils suscitent de lourdes disputes juridiques qui font perdre de vue le respect et la dignité des vies. Les patients dont les souffrances ne mettent pas en jeu leur pronostique vital à court terme se trouvent contraints de partir à l’étranger, à condition qu’ils disposent de réseaux amicaux et d’argent. Ceux qui ne peuvent exprimer leur consentement sont livrés à l’arbitraire des décisions juridico-politiques.
L’auteur propose de dépasser l’opposition si totale entre les pro et anti euthanasie. Son questionnement s’écarte volontairement du projet d’écriture d’une loi spécifique sur l’euthanasie, mais propose de donner suite à la brèche qu’avait ouverte la loi Claeys-Leonetti avec la sédation profonde et la suppression de l’obligation de réveil pour consentement. Il suggère ainsi d’étendre sous conditions strictes la sédation terminale à des cas d’euthanasie ou d’assistance au suicide. Au regard de l’extrême minorité des cas de patients atteints d’une maladie incurable mais dont le corps est loin d’être au bout de ses peines et qui demandent comme Anne Bert en son temps une aide médicale à mourir, Philippe Bataille plaide en faveur d’une évolution de la loi française dans le sens de la législation canadienne.
Éviter la torture des souffrances ne doit plus être une affaire de réseaux et d’argent.
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