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Livres en dialogue

"Création plastique d'Haïti" à la Maison de l'Amérique latine

Paris

À l’occasion de la parution de Création plastique d’Haiti. Art et culture visuelle en colonie et postcolonie paru en mai dans la collection “Amérique(s)“, la Fondation Maison des Sciences de l’Homme organise une soirée de présentation de l’ouvrage “Hors les murs” à la Maison de l’Amérique latine.

Cette séance des Livres en dialogue réunira l’auteur de l’ouvrage, Carlo A. Célius, et Jacques Leenhardt, directeur d’études à l’EHESS.

À l’issue de cette rencontre, vous aurez la possibilité de poser toutes vos questions à nos invités. La rencontre sera suivie d’un moment de convivialité.

Nos invités

Carlo A. Célius est historien et historien de l’art, directeur de recherche CNRS à l’IMAF, l’Institut des mondes africains. Ses recherches portent principalement sur Saint-Domingue/Haïti et explorent notamment la création plastique et la culture visuelle du tiers occidental de l’île, de la période coloniale jusqu’à aujourd’hui, ainsi que l’histoire de l’ethnologie.

Jacques Leenhardt est Directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et fondateur en 1993 de la collection “Art et nature” aux Éditions Actes Sud. Docteur en sociologie et philosophe, il est l’auteur d’études sur la lecture et la vie intellectuelle et artistique.

L’ouvrage

Ce livre étudie l’univers de la création plastique d’Haïti dans la durée, depuis l’arrivée, en 1492, des premiers conquérants espagnols sur ce territoire, tiers occidental de l’île qu’ils avaient rebaptisée Hispaniola. Pour mener son enquête, Carlo A. Célius interroge, déborde et renverse les discours et les représentations énoncés depuis l’Europe occidentale, qui ont, en continu, qualifié et classé toute création artistique non européenne à l’aide de critères propres au domaine des beaux-arts.

L’histoire des modes de figuration proposée ici est aussi celle de l’accaparement, de l’exploitation et de la transformation d’un territoire, une histoire de migrations, de sujétion et d’extermination de populations. C’est une histoire de luttes, de libération et de reconfiguration sociétale ; une histoire des images et des imaginaires, de leurs échanges et de leurs confrontations.

Dans cette enquête historique au long cours, qui emprunte tour à tour à l’histoire de l’art, à l’esthétique, à l’anthropologie et à la sociologie, l’auteur nous propose une approche plurielle de la figuration en colonie et postcolonie qui, au-delà des seuls beaux-arts, prend en compte l’ensemble de la culture visuelle. Du portrait aux dessins rituels du vodou et à l’iconographie catholique, des illustrations publiées dans la presse aux marques de scarification sur le corps des captifs africains réduits en esclavage, il met en lumière la complexité et les enjeux du visuel, les conflits qu’il génère, les phénomènes d’appropriation et de réappropriation.

Carlo A. Célius démontre comment a pu s’édifier une hégémonie des beaux-arts dans un tel contexte et comment, à un moment donné, celle-ci a été ébranlée.

Cet ouvrage revisite la notion d’art : il historicise les échelles de valeurs qui la constituent et les dynamiques sociales, politiques et culturelles à partir desquelles elle évolue. À l’aide d’un cadre conceptuel renouvelé, les lectrices et lecteurs pourront (re)découvrir les principales caractéristiques des courants artistiques du xxe siècle haïtien et apprécier quelques traits distinctifs de la nouvelle scène.