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Rencontre

Faire art pour faire politique

Paris

Évènement en hommage à l’autrice Dominique Malaquais

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À l’occasion de la parution de l’ouvrage Faire art pour faire politique (collection « Afrique(s) »), la Fondation Maison des Sciences de l’Homme organise un événement en hommage à son autrice Dominique Malaquais. À la croisée de la recherche et de la création, cette rencontre célèbrera le travail d’une penseuse qui n’a eu de cesse d’interroger les Afriques, les arts et les manières de « faire humain ensemble ».

Politiste et historienne de l’art, Dominique Malaquais (1964-2021) a consacré sa carrière – de chercheuse, d’enseignante, de curatrice, de traductrice et d’écrivaine – aux cultures urbaines du continent africain et à leurs formes artistiques, qu’elle a accompagnées, questionnées, traduites et portées pendant plus de trente ans.

Pour elle, faire œuvre – comme faire savoir – ne pouvait qu’être affaire de collectif. Dans ce livre, elle se raconte avec ses compagnes et compagnons de route : artistes, chercheur·es, éditeur·ices, curateur·ices, DJ, activistes. Ensemble, elles et ils font récit de désaccords et de liens, de colères et de joies, de pratiques, de convictions et de possibles.

À travers ces échanges, c’est une cartographie vivante qui se dessine, un atlas de trajectoires entremêlées, une éthique du commun.

Cet événement est organisé avec le soutien de l’Institut des mondes africains.

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Programme

Art & Science


Conversation avec le professeur Yves Citton et l’artiste-chercheur Sammy Baloji autour de leurs pratiques respectives, qui articulent recherche et création.

  • Yves Citton – Professeur de littérature et média

Yves Citton est professeur de littérature et media à l’université Paris 8, après avoir enseigné à l’Université Grenoble Alpes et à l’Université de Pittsburgh (USA). Il est jusqu’en 2021 directeur exécutif de l’Ecole Universitaire de Recherche ArTeC (Arts, Technologies, numérique, médiations humaines et Création) et a été nommé à l’Institut Universitaire de France en 2024. Il codirige la revue Multitudes.

  • Sammy Baloji – Artiste visuel (sous réserve)

Après des études à l’université de Lubumbashi, Sammy Baloji travaille comme dessinateur. Puis il se spécialise dans l’art vidéo et la photographie à l’École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg. Focale de son œuvre : la province du Katanga (actuellement Haut-Katanga), clé de voûte économique de la République démocratique du Congo, du Zaïre, du Congo colonial. L’exploitation économique, politique et culturelle (notamment par le biais de l’ethnographie), la prégnance (politique d’abord) de l’architecture et de l’urbanisme sont des thèmes récurrents de son œuvre, tout comme le sont l’exploitation des êtres humains et de l’environnement. Depuis 2019, Sammy Baloji mène un doctorat de recherche en art à la Sint Lucas School of Arts (Anvers). Il enseigne notamment depuis 2018 à la Sommerakademie de Salzbourg, en Autriche.

Performance de Jelili Atiku


  • Jelili Atiku, artiste et militant des droits humains

Jelili Atiku est un artiste performeur multimédia et un sculpteur basé à Lagos, au Nigeria. Son travail avec le dessin, la photographie, la sculpture d’installation, la vidéo et la performance a fait de lui une figure clé du monde artistique international. Son travail se concentre sur les droits humains et les questions de justice sociale. Par conséquent, il est souvent entré en conflit avec les agents de l’État dans son pays d’origine Il a exposé ses œuvres dans le monde entier, d’Accra (Ghana) et Akmaar (Pays-Bas) à Zaria (Nigeria), en passant par de nombreux lieux en Asie, en Afrique, en Europe et dans les Amériques. Il est le fondateur et le directeur artistique d’AFiRIperFOMA, un collectif d’artistes performeurs originaires d’Afrique, le coordinateur en chef d’AHRA (Advocates for Human Rights Through Art) et le directeur général d’Atcheku Forms Ltd.

Faire art pour faire politique


Rencontre avec les compagnes et compagnons de route et d’écriture de Dominique Malaquais, autour de l’ouvrage posthume Faire art pour faire politique. Arts, pouvoirs et dissidences qui témoignent de la richesse de leurs échanges.

Faire avec l'artL’importance du travail accompli par Dominique Malaquais a pour nom Afriques. Les Afriques où elle a engagé son expérience affective, sensorielle, relationnelle, artistique et politique. Les Afriques qu’elle place d’autant plus haut qu’elle a toujours la plus vive conscience de rester, quoi qu’elle dise ou quoi qu’elle fasse, une Occidentale, enseignant dans les plus prestigieuses universités états-uniennes ou œuvrant au CNRS. L’exigence, la lucidité, la clairvoyance des échanges qui trament cet ouvrage tiennent indissociablement à ce que Dominique Malaquais y relaie les arts africains d’êtres engagés et engageants – qui font humain ensemble : ubuntu – et aux façons dont elle effectue cette passe, suggérant par quelles coopérations à géométrie variable peut s’opérer ce relais.

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Les intervenant.e.s

  • Anne Lafont – Historienne de l’art, directrice d’études à l’EHESS

Anne Lafont est historienne de l’art et directrice d’études à l’EHESS. Spécialiste de l’art et des cultures matérielles de l’Atlantique noir, elle travaille notamment sur les dimensions historiographiques des notions d’art africain et sur l’art africain-américain.

  • Jean-Christophe Lanquetin – Artiste, scénographe et enseignant

Directeur du département scénographie à la HEAR (Strasbourg), co-porteur des Scénos Urbaines (résidences d’artistes en contextes urbains) et du programme de recherche Play>Urban, il explore les formes artistiques en milieux urbains et leurs dimensions performatives.

  • Julie Peghini – Anthropologue, réalisatrice

Julie Peghini est enseignante-chercheure à l’université Paris 8. Elle travaille sur les rapports entre les arts et le politique dans les Afriques et l’océan Indien, en particulier autour de la performance dans les Afriques.  Elle dirige la Fondation Lucien Paye, Maison des Afriques, à la Cité internationale universitaire de Paris.

  • Malala Andrialavidrazana – Artiste visuelle (sous réserve)

Née à Madagascar, formée à l’architecture avant de se tourner vers la photographie, elle vit à Paris. Depuis 2015, elle développe Figures, une série de photomontages numériques construits à partir d’archives iconographiques des XIXe et XXe siècles. Elle interroge les imaginaires de la modernité – capitalisme, extractivisme, mondialisation et colonisation – dans une œuvre qui mêle mémoire, détournement et géopolitique.

  • Lamyne M – Artiste textile et performeur (sous réserve)

Né au Cameroun, basé à Saint-Denis, il déploie une démarche autour du textile en tant que vecteur d’engagement. Il entrelace chronologies, cultures et récits oubliés à travers robes géantes, animaux, objets vivants ou bâtiments. Son travail interroge l’esclavage moderne, la domination masculine ou les droits des animaux, dans une pratique profondément engagée sur les enjeux environnementaux et migratoires contemporains.

  • Bénédicte Alliot – Directrice générale de la Cité internationale des arts

Bénédicte Alliot a un doctorat en études anglophones. Elle a été maîtresse de conférences avant de se tourner vers l’action et la diplomatie culturelles. Depuis 2016, elle est directrice générale de la Cité internationale des arts, l’un des plus grands centres de résidence de recherche et de création au monde qui accueille simultanément 325 artistes. Elle valorise les artistes de la Cité via une programmation dense, tournée autour du soin et de l’inclusion – comme celle des minorités ou des femmes artistes.

Interviendront à distance :

  • Kadiatou Diallo – Curatrice indépendante

Kadiatou Diallo est une curatrice indépendante, une facilitatrice et une praticienne de la culture. Elle travaille dans des contextes multiples et divers, principalement sur et à partir du continent africain, avec un intérêt clé pour la pratique artistique en tant qu’outil pour les processus transformatifs et décoloniaux. Kadiatou Diallo travaille également comme associée de recherche pour le projet Aesthetics from the Margins au Centre d’études africaines de l’Université de Bâle et comme chargée de cours pour le programme MAPS (MA in Public Spheres) à l’EDHEA (école de design et haute école d’art) de Sierre.

  • Silvia Forni – Anthropologue et conservatrice

Spécialiste des arts africains, elle enseigne l’anthropologie de la culture matérielle. Elle a dirigé les collections africaines du Musée royal de l’Ontario et dirige actuellement le Fowler Museum à l’UCLA School of the Arts and Architecture (Université de Californie à Los Angeles).

  • Eléonore Héllio – Artiste-enseignante

Artiste-enseignante, elle vit en République Démocratique du Congo. Elle organise des ateliers, réalise des films, des installations, des performances et publie des textes et des travaux photographiques, en tant que praticienne solo et en collaboration avec Kongo Astronauts, un collectif qu’elle a co-fondé en 2013 avec le performeur Michel Ekeba.

  • Ntone Njabe – Journaliste, DJ, éditeur

Ntone Edjabe est un écrivain, journaliste et DJ camerounais et le rédacteur en chef fondateur du magazine Chimurenga (estd. 2002), une publication panafricaine de culture, d’art et de politique basée au Cap. La pratique de Ntone Edjabe en tant que DJ allie érudition musicale et engagement politique explicite centré sur la place de l’Afrique dans le monde. Ntone Edjabe a également lancé la Pan African Space Station (PASS), une plateforme de radio Internet diffusée en direct dans le monde africain.

Avec les œuvres visuelles de Malala Andrialavidrazana et du collectif Kongo Astronauts, une installation de Malam, des tableaux de Mega Minghiedi ainsi qu’une lecture de texte Lionel Manga (†), un des co-auteurs de l’ouvrage Faire Art pour faire politique.

 

 – Cocktail de clôture –