À l’occasion du mois de novembre consacré à la lutte contre les violences faites aux femmes, la Fondation Maison des Sciences de l’Homme (FMSH) organise une rencontre autour des violences patriarcales. L’événement mettra en avant l’ouvrage Sexe et démocratie. De l’enjeu du consentement (collection 54, Éditions de la MSH) et permettra également d’évoquer d’autres analyses récentes, comme celles publiées dans la revue Nouvelles Questions Féministes, sur les politiques publiques face aux violences patriarcales.
Cette rencontre vise à visibiliser des violences souvent cachées ou banalisées et partager les savoirs issus de la recherche féministe tout en ouvrant de nouvelles pistes et en suscitant de nouveaux questionnements. Annie Ferrand et Marie Mesnil aborderont ces questions en s’appuyant sur les deux ouvrages auxquels elles ont contribué. Les discussions seront animées par la journaliste Nedjma Bouakra.
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Les intervenantes
© Salaheddine Karmous
Marie Mesnil est maîtresse de conférences en droit privé à l’université Paris Saclay. Après une thèse intitulée Repenser le droit de la reproduction au prisme du projet parental, elle poursuit ses recherches en droit de la santé, des familles et des personnes dans une perspective de genre. Ses dernières publications concernent la reconnaissance des droits des personnes LGBT+ ainsi que l’intégration des sujets féministes en droit civil. En parallèle de ses activités universitaires, elle milite au sein du Groupe d’information et d’action sur les questions procréatives et sexuelles (GIAPS) en faveur des droits des personnes en la matière.
© DR
Annie Ferrand est psychologue clinicienne, de formation initiale en psychiatrie et en psychanalyse lacanienne, et a mené des recherches sur une critique féministe matérialiste des concepts fondamentaux de la psychanalyse. Pendant 10 ans, elle a soutenu et soigné des femmes et des enfants au sein des associations de la Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF) et de la Maison des Femmes de Paris. Suite à la pandémie de Covid, elle a réduit son activité à la consultation en cabinet.
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Nedjma Bouakra est journaliste, documentariste, et reporter pour la radio France Culture. Elle explore nos représentations individuelles et collectives, portant sur notre environnement, le racisme ou encore notre corps. Ses enquêtes portent notamment sur la fabrique politique de l’exclusion et ses archives grises, en tenant dans une main la perception du « monde social » par ses acteurs et dans l’autre les savoirs critiques renouvelant cette perception.
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L’ouvrage Sexe et démocratie
Longtemps perçu comme un « contretemps » des luttes sociales (Fraisse, 2020), le féminisme s’affirme désormais comme une force politique, intellectuelle et sociale majeure, devenant l’un des moteurs principaux des transformations globales. Aujourd’hui, un axe central et structurant du débat féministe se concentre autour de la notion essentielle de consentement, ou plus précisément de la capacité et du droit à consentir. Cette notion établit un pont entre les sphères publique et privée, entre féminisme et démocratie, participant à une redéfinition de cette dernière. Dans ce contexte, les limites et la légitimité de la liberté sont repositionnées, tandis que la question de l’égalité des droits est réinterrogée.
Un champ épistémologique du féminisme, malgré ses dissensions internes, apparaît donc indispensable. Ce champ, nécessairement multidisciplinaire et transversal, doit élucider le fonctionnement historique et social de la sexuation, évaluer son impact sur les rapports de pouvoir, et analyser ses implications dans le domaine de la démocratie. Le consentement, notamment sexuel, englobe des dimensions plus larges qui interrogent profondément nos choix de société : devons-nous privilégier l’égalité ou la liberté ?
