Stephen Rostain, auteur de Archéologie de l’Amazonie (collection « Amérique(s) ») paru en janvier 2025, invité à la Bibliothèque André Malraux pour une soirée autour du film La Chute du ciel.
Dans le cadre de la Saison Brésil-France 2025, la Bibliothèque André Malraux (Paris 6e) accueille le jeudi 19 juin à 19h une table ronde intitulée Amazonie : une forêt en danger, en présence de Stephen Rostain, archéologue et directeur de recherche au CNRS, et de Thierry Méranger, critique aux Cahiers du Cinéma.
À l’occasion de cette rencontre, des extraits du film documentaire La Chute du ciel d’Eryk Rocha et Gabriela Carneiro da Cunha seront projetés. Adapté du livre de Davi Kopenawa, figure majeure de la défense des peuples autochtones, ce documentaire interroge les multiples menaces qui pèsent sur la forêt amazonienne et ses habitants.
Stephen Rostain apportera son éclairage d’archéologue spécialiste de l’Amazonie, en lien avec son dernier ouvrage Archéologie de l’Amazonie. En croisant approches scientifiques et enjeux politiques, l’auteur y déconstruit les idées reçues sur la forêt dite « vierge » et retrace l’histoire ancienne et méconnue des sociétés amazoniennes.
Un échange qui s’annonce riche, entre mémoire des territoires, représentations cinématographiques et luttes environnementales contemporaines.
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L’ouvrage Archéologie de l’Amazonie
Les recherches archéologiques menées en Amazonie au cours des dernières décennies ont révolutionné notre compréhension du passé de l’Amérique du Sud. Loin d’être une région périphérique, l’Amazonie a influencé l’histoire de la diversité culturelle et des développements culturels des Amériques. Le Sud-Ouest de l’Amazonie s’avère être l’un des premiers centres au monde de la domestication des plantes, qui ont ensuite été utilisées et adaptées dans le nord des Andes et sur la côte pacifique. C’est également en Amazonie que l’invention de la céramique a eu lieu, bien plus tôt que dans les aires où se sont développés les premiers États américains. Les peuplements initiaux d’Amazonie sont à l’origine d’une étonnante diversité culturelle, qui se manifeste par plus de 300 langues correspondant à une soixantaine de familles linguistiques. Le passé culturel des sociétés amazoniennes crée des ponts entre des régions voisines comme les Caraïbes et les Andes et nous permet de comprendre les processus culturels non seulement dans le temps mais aussi dans une dynamique interrégionale constante. Les multiples transformations du paysage induites par les autochtones au cours des 13 000 dernières années témoignent d’anciens modes de vie et d’une relation dynamique avec l’environnement. Par ailleurs, l’Amazonie étant actuellement soumise aux pressions constantes de l’industrie extractive, la connaissance de l’héritage des peuples précolombiens devient un outil de défense des territoires autochtones.