Cahiers de littérature orale, n° 48/2000

Le diable est omniprésent dans notre tradition populaire, et sa figure évolue énormément au cours des âges : son rôle dans les textes fondateurs, sa place dans telle organisation occulte, les hérésies qu’il a pu inspirer, la façon dont il coexiste avec des entités autochtones ou l’importance que prend actuellement ce qu’on nomme le satanisme dans les sociétés occidentales. Le volume, tout en montrant dans certaines contributions la permanence de conceptions plus populaires, s’est tourné résolument vers l’histoire du concept et de ses métamorphoses. En fait l’image du mal s’est déplacée et celle du diable avec lui. Peut-être est-ce pour cette raison que tant d’écrits lui sont consacrés ? Peut-être est-il nécessaire de le recentrer ? Au sommaire : M. Lebarbie, “Des démons au Diable. Rapide rétrospective” ; B. Ellis, “What Michelle Remembered : the Occult Roots of the American Satanism Scare” ; N. Zagnoli, “Un jardin de roses et de fleurs. Le choix du serpent dans la mafia calabraise” ; G. Drettas, ““Aller chez la mère du diable” : de quelques représentations de Satan dans l’aire balkanique” ; M. Lebarbier, “Un diable humain ? Représentation du (des) diable(s) dans les contes populaires roumains” ; F. Alvarez-Pereyre, “Obstacle et tentation dans le monde hébraïque et juif” ; G. Calame-Griaule, “Un perturbateur africain. L’exemple dogon” ; I. Leblic, “Diables et “choses d’ailleurs” à Ponérihouen (Nouvelle-Calédonie)” ; E. Anastassova, “Les malices du Malin en milieu Vieux croyant (Bulgarie)” ; I. Andreesco, “L’Antéchrist, dernier pilier de l’enfer. Enquêtes en Roumanie” ; M. Carrin, “Un Saitan fugitif, producteur de sorcières et de héros, ou les pérégrinations de Satan chez les Santal et les Munda”.