dédicaces à Paris
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Cet ouvrage collectif vient à un moment où l’activité patrimoniale a largement débordé ses institutions officielles et où sa couverture par les sciences humaines et sociales a pris une consistance certaine. En dix textes et au moins autant de situations, en France, à Rhodes, à Tonga, en Uruguay et en Colombie, il donne à saisir des « implications anthropologiques » de et dans l’exploration de cette activité, à partir desquelles se dessinerait un fil conducteur permettant de parcourir, sans la réduire, sa grande hétérogénéité. Qu’on la prenne sous l’angle de l’irruption du patrimoine dans les terrains (de jeu) des anthropologues ou bien sous celui de la constitution du patrimoine en un domaine singulier de recherche, l’anthropologie du patrimoine apparaît inséparable des interrogations récurrentes sur la catégorie de culture : sur son institution, sur sa mise en scène, sur sa spectacularisation, sur les façons de l’écrire comme sur la critique de son pouvoir de purification, de hiérarchisation ou de domination. Que montrent ces écritures anthropologiques de patrimoines ? Qu’en se frottant aux expériences du passé, de la culture, religieuse ou profane, de la quête de reconnaissance, de la mémoire des violences de guerre, de la discrimination sociale, de la ruine des choses du monde, les anthropologues font l’expérience du patrimoine, instrument politique aux multiples fonctions : contrôle, aménagement, restauration, réparation, reconnaissance…
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« Ces différentes contributions apportent un renouvellement certain à l'anthropologie du patrimoine, l’introduction de Jean-Louis Tornatore allant jusqu’à proposer un changement paradigmatique ou, comme il l’a écrit ailleurs, un scénario contre-hégémonique du patrimoine devant l’anthropocène10. Elles intéresseront aussi à différents niveaux l’anthropologie du religieux (Cyril Isnart), de l’urbain (Ariela Epstein), du numérique (Sarah Rojon), ou encore des migrations (Noël Barbe & Émilie Nottenghem, Hélène Bertheleu & Véronique Dassié), voire tout chercheur attaché à poursuivre la réflexion sur l’engagement de l’anthropologue sur le terrain et les enjeux de pouvoirs liés à la production du savoir.»
Extrait du compte rendu de Anaïs Leblon publié dans la revue L'homme